Adoption homoparentale : liste des pays autorisant l’adoption par couples de même sexe

Main dans la main, un enfant rayonne entre deux papas sur les marches d’une mairie espagnole. À quelques milliers de kilomètres, ce même tableau ferait froncer bien des sourcils, déclencherait peut-être une tempête politique. Ce qui, ici, semble n’être qu’une page d’album de famille, ailleurs relève encore du défi, du bras de fer avec la loi.

Alors, qui a osé tracer une nouvelle route, ouvrant l’adoption aux couples de même sexe ? La carte des droits parentaux ressemble à un casse-tête géant, où les frontières juridiques s’entrechoquent. Chaque texte de loi raconte la lutte de familles qui, patiemment, repoussent les limites du possible et de l’acceptable.

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Adoption homoparentale : où en est-on dans le monde ?

La famille homoparentale s’est invitée avec fracas dans le débat public. Deux mères, deux pères et leurs enfants : ce modèle, longtemps relégué à la marge, questionne aujourd’hui la place de chacun dans la société. Mais le droit n’avance pas partout au même rythme. Souvent, la légalité de l’adoption par les couples de même sexe suit la reconnaissance du mariage homosexuel ou d’une union civile, mais la réalité est moins linéaire qu’il n’y paraît.

On distingue deux chemins pour l’adoption homoparentale : l’adoption conjointe, les deux partenaires deviennent légalement parents,, et l’adoption du second parent, où l’un adopte l’enfant de l’autre. Dans bien des cas, l’ouverture à l’adoption accompagne la légalisation du mariage pour tous : Pays-Bas (2001), Espagne (2005), France (2013). Mais certains pays, comme le Brésil, permettent l’adoption homoparentale sans même reconnaître officiellement le mariage.

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  • La procréation médicalement assistée (PMA) et la gestation pour autrui (GPA) façonnent aussi les familles homoparentales, mais restent très encadrées, voire interdites, dans de nombreux pays qui autorisent pourtant l’adoption.
  • Le PACS offre une protection juridique en France, mais ne donne pas automatiquement accès à l’adoption ou à la PMA.

À l’échelle mondiale, le tableau est éclaté : reconnaissance partielle ici (Finlande, Australie, où seuls certains États ouvrent l’adoption), refus ferme là-bas (Europe centrale, Asie de l’Est, Moyen-Orient). L’Europe de l’Ouest, l’Amérique du Sud et quelques exceptions sur d’autres continents affichent les avancées les plus nettes ; ailleurs, la résistance persiste.

Quels pays autorisent l’adoption par les couples de même sexe aujourd’hui ?

En vingt ans, la liste des pays autorisant l’adoption par couples de même sexe s’est allongée à une vitesse qui aurait semblé impensable il y a une génération. Les Pays-Bas ont ouvert le bal dès 2001, suivis par la Belgique, l’Espagne, le Canada, l’Afrique du Sud, et d’autres. Aujourd’hui, la plupart des pays d’Europe de l’Ouest, d’Amérique latine et quelques États de la zone Asie-Pacifique ont fait tomber les barrières, au moins partiellement.

Pays Année de légalisation Type de reconnaissance
Pays-Bas 2001 Totale
Espagne 2005 Totale
France 2013 Totale
Allemagne 2017 Totale
Brésil Totale
Australie Certains États
Mexique Certains États
Finlande Enfant du conjoint
Chili 2022 Totale
Grèce 2024 Totale
  • La reconnaissance varie : certains pays acceptent uniquement l’adoption de l’enfant du conjoint, d’autres autorisent l’adoption conjointe.
  • Dans des fédérations comme les États-Unis ou l’Australie, tout dépend de la législation régionale : d’un État à l’autre, la réalité change du tout au tout.

Le mouvement est lancé : la plupart des États qui ouvrent le mariage à tous en profitent pour garantir l’égalité parentale. Pour autant, le débat reste vif dans certaines démocraties, où la société et le politique se renvoient la balle, parfois au détriment des familles concernées.

Des avancées majeures, mais des inégalités persistantes selon les régions

Au sein de l’Union européenne, la carte des droits forme un patchwork. Environ la moitié des membres autorisent l’adoption homoparentale ; les autres campent sur leurs positions. Pologne, Roumanie, Slovaquie interdisent à la fois le mariage homosexuel et l’adoption par des couples de même sexe. En Hongrie ou en Croatie, l’union civile existe, mais l’adoption reste verrouillée, à quelques très rares exceptions. Lettonie, toute récemment, a ouvert l’union civile sans aller plus loin.

La Cour européenne des droits de l’Homme s’est imposée comme un acteur clé. Elle admet la restriction du mariage aux couples hétérosexuels (2004), mais refuse toute discrimination en matière d’adoption (2008). Malgré ces arrêts, certains pays d’Europe de l’Est opposent une fin de non-recevoir, invoquant la « famille traditionnelle » comme rempart.

L’Union européenne, de son côté, avance à petits pas. Le Parlement a voté en 2021 pour la liberté de circulation et la reconnaissance mutuelle des droits parentaux, mais l’application concrète reste l’affaire de chaque pays. La Commission tente de pousser à l’harmonisation, mais se heurte à la souveraineté nationale.

  • En Bulgarie, le mariage et l’union civile restent interdits aux couples homosexuels, mais les mariages célébrés à l’étranger sont parfois reconnus sur le plan administratif.
  • L’Italie refuse l’adoption par des couples de même sexe, tout en acceptant, sous conditions, certaines adoptions réalisées à l’étranger, sauf si elles résultent d’une gestation pour autrui.

famille arc-en-ciel

Panorama actualisé : la liste complète des pays ouverts à l’adoption homoparentale

La dynamique mondiale évolue, parfois à contre-courant, mais le mouvement vers l’adoption homoparentale gagne du terrain. Depuis l’initiative pionnière des Pays-Bas en 2001, une trentaine de pays ont choisi d’ouvrir l’adoption aux couples de même sexe. Certains y vont prudemment, limitant à l’enfant du conjoint, d’autres osent l’égalité pleine et entière.

  • Europe : Belgique (2006), Espagne (2005), France (2013), Portugal (2016), Allemagne (2017), Grèce (2024)…
  • Amérique : Canada (2011), Uruguay (2009), Argentine (2010), Colombie (2015), Chili (2022), Cuba (2022), et, désormais, la quasi-totalité des États-Unis.
  • Océanie : Nouvelle-Zélande (2013), plusieurs États australiens.
  • Afrique : L’Afrique du Sud fait figure d’exception continentale.
  • Asie : Israël (2008), Taïwan (2023), là aussi des avancées remarquées.
Pays Date de légalisation
Pays-Bas 2001
Espagne 2005
France 2013
Canada 2011
Allemagne 2017
Chili 2022
Grèce 2024

Cette mosaïque juridique façonne des réalités très différentes selon le pays où l’on naît, où l’on aime, où l’on fonde une famille. Parfois, l’adoption s’arrête à l’enfant du conjoint ; ailleurs, elle s’ouvre sans distinction. Le droit de la famille, miroir des sociétés, avance à son propre tempo. Mais une chose est sûre : derrière chaque évolution, il y a des visages, des histoires, des enfants qui, demain, regarderont le monde autrement.